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Le lâcher-prise
- Publié le : 02-12-22
- Catégorie : Coach & Bien-être
Tout le monde parle de lâcher-prise mais ce concept est difficile à appréhender pour nous, occidentaux. Nous avons plutôt tendance à être "freak control" comme disent les anglo-saxons, c'est-à-dire que nous sommes conditionnés à vouloir tout maîtriser, même l'incontrôlable ...
Un exemple parmi d'autres ... Combien de fois, sur une journée, nous surprenons-nous à parler de la météo ? S'il s'agit là d'un sujet de préoccupation sous nos latitudes, il s'agit aussi d'une chose qui n'est absolument pas sous notre contrôle ...
Selon certaines études sur le sujet, certains d'entre nous en font un sujet de discussion quasi-permanent car cela leur donne l'impression de contrôler davantage.
Nombreuses sont en effet les personnes qui consultent la météo sur leur smartphone de façon incessante voire frénétique ! Pourquoi, dans nos cultures, ne pouvons-nous pas supporter de voir certaines choses échapper à notre contrôle ?
Même si je suis encore loin de connaître le véritable lâcher-prise, je pense néanmoins, très sincèrement, que c'est en voulant tout contrôler que nous créons notre mal-être.
Ce besoin de toute puissance, immanquablement voué à l'échec, ne peut que nous priver du bien-être que nous méritons tous et vers lequel nous disons tendre au quotidien mais est-ce bien vrai ?
Pour vous aider à "lâcher" de temps en temps, je vous invite à créer l'une ou l'autre phrase que vous répéterez comme un mantra et/ou afficherez dans un endroit où vous passez du temps.
Je vous en propose une qui m'a toujours beaucoup aidée afin que vous la testiez.
Deuxième référence anglo-saxonne (une fois n'est pas coutume ...), "Don't believe everything you think !" ou "Ne croyez pas tout ce que vous pensez", phonétiquement, je la préfère en anglais ...
Alors, celle-la je l'adore ! Si, comme moi (avant), vous avez accordé la place du roi à votre mental, celui-ci, au lieu de garder sa place, c'est-à-dire être à votre service, a envahi votre tête et l'a encombrée de tout ce qui vous a empêché d'avancer jusqu'à aujourd'hui ... Pas de panique, ça se soigne ! Si j'y suis arrivée, vous le pouvez également !
Est-ce facile ? NON Est-ce possible ? OUI !!!
Un des obstacles majeurs au lâcher-prise réside dans nos croyances, nos habitudes. Les croyances viennent des messages que nous recevons depuis notre plus tendre enfance, messages qui se renforcent au fil du temps si nous n’y prenons garde. En effet, nous avons tendance à sélectionner dans notre environnement ce qui peut les confirmer. A titre d’exemple, si je crois que je suis nulle dans mon travail (parce qu’on m’a toujours répété que je n’arriverais à rien …), je vais systématiquement me mettre en situation d’échec et j’irai jusqu’à me faire licencier pour renforcer ma croyance. Un autre obstacle au lâcher-prise est le fait de faire dépendre son bonheur des circonstances extérieures. Un exemple, les parents qui seront heureux si leurs enfants réussissent leurs études. Il en est de même pour la co-dépendance, c’est-à-dire la croyance que quelque chose d’extérieur à nous peut nous apporter la joie et la réalisation de nous-même. Il s’agit, le plus souvent, de la préoccupation permanente concernant une autre personne que l’on désire contrôler « pour son bien ». A nouveau, certains parents sont obsédés par ce qui se passe dans la vie de leurs enfants au lieu de lâcher-prise et de vivre leur propre existence. Il convient cependant de noter pour la compréhension de l’exemple que lâcher-prise ne veut absolument pas dire se désintéresser, devenir indifférent. Le fait d’avoir des buts très précis et très importants peut également représenter un obstacle dans la mesure où ces buts sont « figés dans le marbre ». Il est évidemment essentiel d’avoir des objectifs, de savoir ce que l’on veut mais il est tout aussi important de garder à l’esprit que ceux-ci sont susceptibles d’évoluer au fil du temps voire même d’être complètement modifiés. Vous ne serez pas surpris de lire que nos émotions négatives représentent un obstacle au lâcher-prise également. Lorsque, par exemple, c’est la peur qui occupe notre esprit, nous oublions que la réalité de notre condition humaine est de vivre dans l’incertitude. Et c’est à cause de cette peur que nous essayons de contrôler notre vie et celle des autres. Un autre obstacle peut également résider dans notre incapacité à lâcher le passé, à laisser partir ce qui n’a plus lieu d’être. Parfois, nous nous accrochons à un passé douloureux, nous refusons de guérir nos blessures (par peur d’oublier, de trahir …) et de cette façon, nous ne pouvons avancer vers du nouveau. Il est malheureusement très fréquent de préférer une souffrance connue à un bonheur encore inconnu … Tous ces obstacles représentent les murs de notre prison, murs que nous avons construits de toutes pièces. Il est tout à fait possible de quitter cette prison pour autant que l’on s’y autorise. Il s’agit là d’un chemin de vie qui va commencer par l’observation. Il s’agit d’abord d’examiner nos attitudes et nos comportements afin de les comprendre. Cette phase va déboucher sur d’importantes prises de conscience indispensables à toute évolution. C’est un chemin d’humilité, d’authenticité qui requiert patience, amour de soi et détermination.
Patricia Deswert